Sérent (56). L’essai d’enlèvement de saules dans la tourbière de Kerfontaine concluant

Faire à Cheval et Bretagne Vivante ont testé, lundi 19 octobre, l’évacuation de troncs et branches de saules, en traction équine, dans la tourbière de Kerfontaine en Sérent.

C’était une première. L’entretien de la tourbière de Kerfontaine en Sérent, espace naturel sensible départemental (une vingtaine d’hectares propriété de la commune) dont la gestion est confiée à l’association Bretagne Vivante depuis quelques décennies a, jusqu’ici, été réalisé avec l’appui d’engins motorisés (tracteur agricole pour la fauche, interventions de pelles mécaniques…)

 

La perspective, séduisante, de faire appel à la traction équine pour la fauche (et l’enlèvement des balles de foin), l’arrachage des souches de saule et l’enlèvement des rejets, méritait réflexion. Le recours à la traction équine n’a finalement été envisagé, cette fois, que pour le seul enlèvement de rejets de saule.

Vérifier l’efficacité

Bretagne Vivante a décidé, avant l’été, de faire un test pour vérifier si cette opération pouvait être effectuée avec une réelle efficacité, dans ce milieu très particulier. La réussite de ce test était un préalable à la poursuite de la démarche. Le choix de faire intervenir un opérateur de proximité et de faire appel au bénévolat (pour le menage comme pour le tronçonnage, les tâches de chargement et déchargement…)  s’est imposé tout naturellement. L’étroitesse du budget empêchant de rémunérer un professionnel et la brièveté du délai ne permettaient pas de se lancer dans une consultation tous azimuts.

Amateur éclairé et bénévoles

Jo Bouin a accepté, au nom de Faire à Cheval, de tenter l’expérience avec son cheval breton de 11 ans, Robinson. Un technicien territorial du réseau, habitué à intervenir sur de tels milieux, nous a expliqué comment il procédait. Jo a également pris l’avis d’autres professionnels du réseau.

Une luge de débardage a été prêtée par un membre du réseau. Un meneur de Sérent issu du monde agricole (prestations de service en transport de personnes) s’est chargé bénévolement du transport du cheval. Un membre du réseau a acheminé la luge sur place.

Quelques bénévoles de Bretagne Vivante et voisins intéressés par l’expérience ont donné un coup de main au chargement et déchargement des branches, des bénévoles de Bretagne Vivante équipés de matériels de l’association se chargeant du tronçonnage.

 Une grosse cépée de saules

A 14h, lundi 19 septembre, cheval, meneur, bénévoles étaient à pied d’œuvre. Le secteur retenu, en grande partie asséché par la météo des derniers mois, était beaucoup plus praticable qu’en juin.  Robinson peu habitué à évoluer dans un tel milieu (végétation de bruyère, ajonc, piment, ronces… souple et assez élevée : 40 cm) a fini par prendre ses marques tout comme le meneur et les « ouvriers ».

Une cépée de saule (quelques dizaines de rejets dont plusieurs d’environ 15 cm de diamètre) a été entièrement abattue. Il a fallu plusieurs voyages pour transporter les branches et troncs en un lieu, plus élevé, situé à une centaine de mètres, Il était particulièrement difficile d’évoluer dans les 40 premiers mètres à végétation plus haute et au sol moins ferme.

Hormis une rupture de palonnier (remplacé immédiatement par un matériel similaire apporté par l’autre meneur de Sérent), aucun incident n’a été à déplorer.

 La luge, outil adapté

La luge, chargée d’une dizaine de branches voire même d’un vingtaine à la fin, a parfaitement rempli son office. Deux, trois ou quatre personnes y entassaient les branches et troncs qui y étaient ensuite fixés à l’aide d’une sangle. Le déchargement se faisait beaucoup plus rapidement par glissement en faisant avancer le cheval et donc de la luge, sangle enlevée. Le chantier a duré un peu plus de trois heures

Une tentative d’enlèvement de branches en traîne directe (au moyen d’une chaîne) a aussi été effectuée. On a pu constater que le frottement des branches sur les plantes en place contrariait de déplacement, l’extrémité des troncs se prenant parfois dans les végétaux. Du coup, cela demandait plus d’efforts au cheval pour un résultat moins évident. Cette seconde technique s’est avérée moins efficace.

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